Bon voyage

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mercredi 7 mai 2008

Episode 3: Un grand pas sur place

Cinq heures qu’ils attendaient que leur super ordinateur de bord fasse des merveilles. Mais bon, il était comme le vaisseau tout entier : il avait l’âge de ses circuits imprimés. En plus, l’intelligence artificielle semblait avoir vécu trop longtemps avec les voyageurs et y mettait régulièrement de la mauvaise volonté, demandait qu’on la traitât avec respect ou se plaignait d’avoir attrapé un rhume – l’espace était selon elle trop froid. Un comble pour une boîte de conserve ambulante, mais c’était ainsi.
Ce qu’ils attendaient c’était que le message de retour fût décodé. Mais le codage semblait être très poussé.
— Vous vous rendez compte, commandant, disaient les scientifiques, le temps que le message fasse l’aller retour de cette planète jusqu’ici, il n’a dû leur falloir que quelques instants pour le décoder et formuler une réponse. C’est incroyable, leur technologie doit être incroyablement avancée.
— Une déclaration de guerre, répondaient les militaires. Pas possible autrement. Ils ont détecté notre présence et nous ont envoyé un avertissement. Faut partir au plus vite.
— Mais non, une technologie aussi avancée ne peut signifier qu’une intelligence exceptionnelle. Et une intelligence exceptionnelle va de paire avec l’idéologie d’un peuple pacifique.
— Bah s’ils sont si pacifiques, ils ne vont pas nous aider alors. Dans tous les cas, on n’a pas de temps à perdre ici. Repartons et rentrons chez nous.
Pendant que les représentants de chaque clan se disputaient, le caporal Rambu s’approcha discrètement du chef d’équipage :
— Hey Gart.
— Commandant !
— Euh… commandant. Si c’était un répondeur automatique ? Vous savez : « je suis absent pour le moment, mais laissez-moi un message. »
Le commandant s’éloigna tout aussi discrètement de son importun interlocuteur pendant que celui-ci semblait plonger dans une très étrange réflexion : mieux valait le laisser comme ça.
— C’est peut-être une déclaration de guerre, avança courtoisement un représentant de la caste diplomatique.
— Ouais ! lâcha le militaire.
— Mais cela peut tout aussi bien être une réponse parfaitement pacifique à notre message, enchaîna le diplomate.
— Tout à fait exacte, répliqua le scientifique.
— Dans les deux cas, il serait peut-être sain d’attendre encore un peu que le décodage soit terminé. Et fixé un ultimatum à demain au lieu de dans deux jours.
La diplomatie en action ou l’art de couper le pissenlit en deux.
— Ca me semble honnête, approuva le scientifique après réflexion, mais cela va être quand même dur
— Mouais, mais on se préparera quand même à se défendre.
Affaire réglée.
— Dans combien de temps pensez-vous pouvoir fournir un message décodé ? demanda le commandant.
— Très difficile à dire. Nous attendons que notre ordinateur vérifie tous les schémas de cryptage connu.
— L’ordinateur il a un nom, intervint une voix impersonnelle. Et puis c’est super ordinateur, d’abord.
— Pardon Balla, s’excusa le scientifique alors que les poils de son museau se hérissaient et que ses oreilles se repliaient, signe Galacien de grande gêne.
— Mouais. Bon alors, si vous voulez tout savoir, ce cryptage ne correspond à rien de connu. Je suis en train d’essayer de le décoder tout seul… Je vous ai vu sourire lieutenant Nork… Et je ne sais pas combien de temps ça prendra. Voilà. Ca vous va comme ça ? Si non, tant pis.
Tous les Galaciens présents dans la salle de contrôle se regardèrent en levant les orteils au ciel, l’air de dire : « ce n’est rien, c’est juste Balla. »
— Je vous ai vus, cria justement le super ordinateur.
— Très bien, enchaîna le commandant. Prochain rassemblement dans la salle de réunion. Appelez-moi lorsque le message sera décodé.

Pendant ce temps, sur Terre.
Les coups résonnèrent dans le couloir.
— Ouais j’arrive, cria Giovanni.
Lorsqu’il ouvrit la porte, un grand brun aux cheveux parfaitement coiffés et une petite rousse coupée au carré attendaient dans l’encadrement. Tous deux étaient couverts d’un long manteau et avaient chaussé des lunettes de soleil design.
— Monsieur Fionanti ?
— Oui.
— Agent Misère et Soduli, FBI, dit l’homme.
— Pardon !
— Police ! corrigea sèchement la femme après avoir donné un coup de coude. Vous travaillez bien pour l’observatoire.
— Oui, j’y travaillais jusqu’à cette nuit. On ne se connaît pas ?
— C’est un plan drague ? intervint l’agent Misère.
— Non pas du tout, j’ai juste l’impression de vous avoir vu quelque part tous les deux.
— Paraît qu’on ressemblerait à des inspecteurs d’une série télé.
— Possible.
— Vous étiez présent lorsque l’observatoire a brûlé cette nuit ? demanda la jeune femme.
— Oui.
— Pas d’activité extraterrestre inhabituelle ? demanda son partenaire.
— Pardon ?
— Misère ! (La femme se tourna vers Giovanni.) Nous avons quelques questions à vous poser, pouvons-nous entrer ?

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