C'était une erreur toute bête, mais je ne m'en étais pas rendu compte. Il me semblait bien avoir testé toutes les fonctionnalités du site après avoir mis en ligne, mais il faut croire que ce n'était pas le cas.
Une toute petite erreur s'était glissée dans la page qui gère les textes proposés. Du coup, personne ne pouvait rien en faire: la page affichait une erreur.
Ca doit durer depuis un certain temps, mais bon. Comme on dit: mieux vaut tard que jamais, la fonctionnalité est de nouveau disponible.
Ecrivains en herbe, vous pouvez en profiter et me proposer vos oeuvres pour une publication sur le site.
Partager vos oeuvres imaginaires avec Tache d'Encre.
Bon voyage
Juste quelques mots pour vous souhaiter un bon voyage dans mes univers parfois un peu étranges.
Si vous avez aimé, n'hésitez pas à me laisser un message. Sachez aussi que je suis le webmestre du site Tache d'Encre qui accueillera gratuitement vos récits imaginaires.
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vendredi 29 février 2008
lundi 25 février 2008
La trilogie Marsienne, de Kim Stanley Robinson
En résumé
Le XXIe siècle. Demain. Cinquante hommes et cinquante femmes, représentant les nations majeures et toutes les disciplines scientifiques, embarquent à bord de l'Arès, un immense vaisseau spatial, un micro-monde où ils vont vivre pendant plus d'un an avant d'atteindre Mars, à cent millions de kilomètres de là. Un homme, déjà, a posé le pied sur Mars : John Boone. Héros mythique depuis son retour sur Terre, il s'est porté volontaire pour ce second voyage. Un aller simple, cette fois, car les hommes et les femmes de l'Arès devront aller au-delà de l'exploration. Ils devront survivre dans un monde usé, désolé, hostile. Si les hommes ne peuvent s'adapter, il faudra adapter Mars aux hommes. Mais terraformer Mars, c'est aussi la détruire en tant que cadre naturel martien, et des conflits opposent les rouges, la faction qui veut préserver la sauvagerie initiale de la planète, et les verts, qui militent pour la terraformation. Les Cent Premiers ne partagent pas la même vision de la société à élaborer, sur ce nouveau monde vierge. Pourtant, il faut faire vite, car les immigrants arrivent, de plus en plus nombreux, en provenance d'une Terre surpeuplée. Mars, si éloignée du berceau de l'humanité, constitue un incroyable enjeu économique et politique pour les puissances terrestres. Le rêve sombrera-t-il dans le chaos ?
Le XXIe siècle. Demain. Cinquante hommes et cinquante femmes, représentant les nations majeures et toutes les disciplines scientifiques, embarquent à bord de l'Arès, un immense vaisseau spatial, un micro-monde où ils vont vivre pendant plus d'un an avant d'atteindre Mars, à cent millions de kilomètres de là. Un homme, déjà, a posé le pied sur Mars : John Boone. Héros mythique depuis son retour sur Terre, il s'est porté volontaire pour ce second voyage. Un aller simple, cette fois, car les hommes et les femmes de l'Arès devront aller au-delà de l'exploration. Ils devront survivre dans un monde usé, désolé, hostile. Si les hommes ne peuvent s'adapter, il faudra adapter Mars aux hommes. Mais terraformer Mars, c'est aussi la détruire en tant que cadre naturel martien, et des conflits opposent les rouges, la faction qui veut préserver la sauvagerie initiale de la planète, et les verts, qui militent pour la terraformation. Les Cent Premiers ne partagent pas la même vision de la société à élaborer, sur ce nouveau monde vierge. Pourtant, il faut faire vite, car les immigrants arrivent, de plus en plus nombreux, en provenance d'une Terre surpeuplée. Mars, si éloignée du berceau de l'humanité, constitue un incroyable enjeu économique et politique pour les puissances terrestres. Le rêve sombrera-t-il dans le chaos ?
Cette oeuvre d'anticipation retrace la lente terra-formation de Mars par l'humanité à partir du moment où l'homme y fait ses premiers pas jusqu'à la naissance et l'enfance des premiers hommes sur une planète qui de rouge devient petit à petit bleue. De la science fiction donc pure et dure et en trois tomes: Mars la Rouge, Mars la Verte et Mars la Bleue... oui, ça ne s'invente pas.
Et même si ça a parfois l'air un peu tiré par les cheveux, il y a tellement de détails scientifiques et politiques que parfois on se surprend à vouloir y croire.
Un jour peut-être l'humanité sera sur Mars, la planète qui nous a tant faits pendant tout ce temps.
jeudi 21 février 2008
Amnésie - Chapitre 6 et fin
– Quelque chose ne va pas commissaire ? demanda la jeune médecin légiste
L’homme sembla reprendre conscience, sortir d’un rêve éveillé.
– Je ne sais pas, répondit-il alors que ses yeux revenaient peu à peu à la réalité.
– On dirait que vous avez vu un revenant, insista-t-elle.
Le commissaire préféra ne pas répondre et baissa les yeux sur le corps qui gisait à ses pieds et sur cette mare de sang séché qui s’étalait sur le sol.
Il se rappelait cet homme dont la calotte crânienne était maintenant explosée. Il l’avait déjà vu. Il avait écopé de plusieurs mois de prison pour avoir précipité dans le vide l’homme qui venait juste d’égorger sa femme. Un acte de vengeance que le commissaire comprenait parfaitement. Ce n’était qu’un accident, d’après l’homme qui gisait là, face à la photo de sa femme dont le cadre épargné par les giclées de sang était posé sur une commode. Pourquoi pas ? Il avait été condamné à dix-huit mois de prison pour meurtre sans préméditation et cela devait faire moins d’un mois qu’il avait été libéré et qu’il avait réintégré cet appartement désormais bien vide sans la présence de sa femme.
Voilà certainement la raison pour laquelle il s’était suicidé en ce tragique dimanche. Il aperçut le journal du matin sur une table proche, en première page on voyait la photo d’un éminent chirurgien qui avait été assassiné la veille.
Le commissaire ferma les yeux, remua la tête et quitta la pièce.
L’homme sembla reprendre conscience, sortir d’un rêve éveillé.
– Je ne sais pas, répondit-il alors que ses yeux revenaient peu à peu à la réalité.
– On dirait que vous avez vu un revenant, insista-t-elle.
Le commissaire préféra ne pas répondre et baissa les yeux sur le corps qui gisait à ses pieds et sur cette mare de sang séché qui s’étalait sur le sol.
Il se rappelait cet homme dont la calotte crânienne était maintenant explosée. Il l’avait déjà vu. Il avait écopé de plusieurs mois de prison pour avoir précipité dans le vide l’homme qui venait juste d’égorger sa femme. Un acte de vengeance que le commissaire comprenait parfaitement. Ce n’était qu’un accident, d’après l’homme qui gisait là, face à la photo de sa femme dont le cadre épargné par les giclées de sang était posé sur une commode. Pourquoi pas ? Il avait été condamné à dix-huit mois de prison pour meurtre sans préméditation et cela devait faire moins d’un mois qu’il avait été libéré et qu’il avait réintégré cet appartement désormais bien vide sans la présence de sa femme.
Voilà certainement la raison pour laquelle il s’était suicidé en ce tragique dimanche. Il aperçut le journal du matin sur une table proche, en première page on voyait la photo d’un éminent chirurgien qui avait été assassiné la veille.
Le commissaire ferma les yeux, remua la tête et quitta la pièce.
lundi 18 février 2008
Du code, du code et encore du code
Depuis un moment déjà, j'ai remarqué que la navigation n'était pas assez intuitive et le design pas assez attirant. Je me suis donc lancé dans une refonte totale du site et suis en train de plancher sur de nouveaux design et menu de navigation en espérant que je ne perdrai pas en lisibilité et que j'améliorerai le fonctionnement du site.
Au programme donc:
Si par hasard, vous aviez des suggestions pour un design ou une fonctionnalité quelconque, n'hésitez pas à m'en faire part, c'est le moment
Au programme donc:
- un nouveau design, peut-être parchemin ou autre avec une charte graphique qui se tient, j'espère
- une réorganisation des menus avec des listes déroulantes et des différentes rubriques
- la récupération du fil rss de ce blog
- ... je ne sais pas encore
Si par hasard, vous aviez des suggestions pour un design ou une fonctionnalité quelconque, n'hésitez pas à m'en faire part, c'est le moment
Amnésie - Chapitre 5
Je me réveille en sursaut. Ce n’était qu’un rêve. Il semblait si réel. Après ça, il me faut un certain temps pour comprendre que je suis toujours en prison.
Dehors, il fait encore nuit. La lueur pâle de la lune pénètre par la fenêtre.
Comme si tout le monde était au courant de mon réveil, l’ampoule de la cellule s’allume en dispensant sa lumière blanche dans la pièce, révélant les murs et le lit que j’occupe. Quelqu’un ouvre bruyamment le judas et m’observe pendant quelques secondes.
– Recule !
Le volet métallique se referme et la lourde porte grince sur ses gonds. L’un des gardiens s’approche, me plaque la joue contre le mur et me passe les menottes.
Ensuite, c’est encore une éprouvante marche le long des corridors beiges, les yeux rivés sur la ligne jaune aucun écart n’étant accepté.
Et me revoilà dans le tribunal, à la barre des accusés.
L’avocat, les mains jointes dans le dos, s’approche de mon pupitre.
– Et si l’on parlait maintenant de notre deuxième affaire. Votre deuxième meurtre.
Mon deuxième meurtre ? Il n’a jamais été question de ça. Est-ce que je suis encore en train de rêver ?
– Non vous ne rêvez, me dit l’avocat.
Mais ce n’est plus le visage de l’avocat qui se trouve devant moi. C’est celui de Sébastien Robert.
Oui c’est bien cela. Je suis encore dans mon rêve.
– Non, ce n’est pas un rêve, répète l’assassin de ma femme.
Je t’ai tué !
Je n’arrive pas à parler mais mes yeux doivent exprimer mes pensées car l’homme semble comprendre.
Tu as assassiné ma femme. Mais ta mort… c’était un accident.
C’est à ce moment-là que je me rends compte de ce que je viens de dire : ma femme est morte ! Comment ai-je pu dans ces conditions la voir témoigner ?
Je ne comprends plus rien.
– Tu crois ça ? Mais tu es un meurtrier toi aussi, me lance-t-il sur un ton qui ne prête pas à la discussion. Tu as tué une deuxième personne. Pourquoi ?
Je ne me souviens pas de cette deuxième personne. Je suis persuadé d’être encore dans un rêve.
– Pourquoi ? me crie l’homme en jetant une photo sur mon pupitre.
Je regarde le visage. Je reconnais facilement ses traits…
C’est moi.
Tout à coup, je me retrouve dans une pièce, toujours cette même pièce. Celle de mon rêve. Marilyn et Nina sont là, côte à côte. Ma femme m’indique le sol d’un gracieux mouvement de menton, puis elle ferme les yeux et se retourne pour pleurer.
Mon corps est étendu, là sur le sol.
Tout tourne soudain autour de moi. Je me sens attiré vers ce corps. Ou peut-être est-ce tout le contraire ? Le corps se précipite sur moi, je le sens me pénétrer jusqu’à ce que nous ne faisions qu’un.
Je suis seul et, tout à coup, c’est le silence. Tous les fantômes qui m’entouraient ont soudain disparu. C’est calme, bien trop calme.
Mais la douleur devient insupportable. Ma tête ! C’est comme si mon cerveau était littéralement en train de brûler.
Je suis définitivement seul, le goût de la mort en bouche. Une larme coulant sur ma joue, mes mâchoires se ferment sur le canon bien huilé et bien entretenu d’un pistolet, celui-là même qui m’a fait de l’œil pendant si longtemps avant que je ne me décide à passer à l’acte.
Et là, j’ai déjà pressé la détente. Je viens certainement de vivre mes tout derniers instants, le procès qui déterminera l’endroit où je serai envoyé, comme une sorte de purgatoire, ou une simple mise en scène pour me faire comprendre que je n’étais pas réellement un meurtrier, que j’avais droit à ma vengeance… Ou l’inverse, justement.
Dehors, il fait encore nuit. La lueur pâle de la lune pénètre par la fenêtre.
Comme si tout le monde était au courant de mon réveil, l’ampoule de la cellule s’allume en dispensant sa lumière blanche dans la pièce, révélant les murs et le lit que j’occupe. Quelqu’un ouvre bruyamment le judas et m’observe pendant quelques secondes.
– Recule !
Le volet métallique se referme et la lourde porte grince sur ses gonds. L’un des gardiens s’approche, me plaque la joue contre le mur et me passe les menottes.
Ensuite, c’est encore une éprouvante marche le long des corridors beiges, les yeux rivés sur la ligne jaune aucun écart n’étant accepté.
Et me revoilà dans le tribunal, à la barre des accusés.
L’avocat, les mains jointes dans le dos, s’approche de mon pupitre.
– Et si l’on parlait maintenant de notre deuxième affaire. Votre deuxième meurtre.
Mon deuxième meurtre ? Il n’a jamais été question de ça. Est-ce que je suis encore en train de rêver ?
– Non vous ne rêvez, me dit l’avocat.
Mais ce n’est plus le visage de l’avocat qui se trouve devant moi. C’est celui de Sébastien Robert.
Oui c’est bien cela. Je suis encore dans mon rêve.
– Non, ce n’est pas un rêve, répète l’assassin de ma femme.
Je t’ai tué !
Je n’arrive pas à parler mais mes yeux doivent exprimer mes pensées car l’homme semble comprendre.
Tu as assassiné ma femme. Mais ta mort… c’était un accident.
C’est à ce moment-là que je me rends compte de ce que je viens de dire : ma femme est morte ! Comment ai-je pu dans ces conditions la voir témoigner ?
Je ne comprends plus rien.
– Tu crois ça ? Mais tu es un meurtrier toi aussi, me lance-t-il sur un ton qui ne prête pas à la discussion. Tu as tué une deuxième personne. Pourquoi ?
Je ne me souviens pas de cette deuxième personne. Je suis persuadé d’être encore dans un rêve.
– Pourquoi ? me crie l’homme en jetant une photo sur mon pupitre.
Je regarde le visage. Je reconnais facilement ses traits…
C’est moi.
Tout à coup, je me retrouve dans une pièce, toujours cette même pièce. Celle de mon rêve. Marilyn et Nina sont là, côte à côte. Ma femme m’indique le sol d’un gracieux mouvement de menton, puis elle ferme les yeux et se retourne pour pleurer.
Mon corps est étendu, là sur le sol.
Tout tourne soudain autour de moi. Je me sens attiré vers ce corps. Ou peut-être est-ce tout le contraire ? Le corps se précipite sur moi, je le sens me pénétrer jusqu’à ce que nous ne faisions qu’un.
Je suis seul et, tout à coup, c’est le silence. Tous les fantômes qui m’entouraient ont soudain disparu. C’est calme, bien trop calme.
Mais la douleur devient insupportable. Ma tête ! C’est comme si mon cerveau était littéralement en train de brûler.
Je suis définitivement seul, le goût de la mort en bouche. Une larme coulant sur ma joue, mes mâchoires se ferment sur le canon bien huilé et bien entretenu d’un pistolet, celui-là même qui m’a fait de l’œil pendant si longtemps avant que je ne me décide à passer à l’acte.
Et là, j’ai déjà pressé la détente. Je viens certainement de vivre mes tout derniers instants, le procès qui déterminera l’endroit où je serai envoyé, comme une sorte de purgatoire, ou une simple mise en scène pour me faire comprendre que je n’étais pas réellement un meurtrier, que j’avais droit à ma vengeance… Ou l’inverse, justement.
vendredi 15 février 2008
Amnésie - Chapitre 4
Une foule de visages tourne dans ma tête comme dans une centrifugeuse. Ma femme, le docteur Adams, Marilyn, les jurés, le juge, l’avocat, les gardes… l’homme que j’ai tué. Le docteur Adams, ma femme et Marilyn arborent une expression triste, mais on y lit aussi de la pitié ; l’avocat affiche un sourire arrogant ; le juge semble s’amuser réellement ; quant à l’homme que j’ai tué – quel est son nom au fait ? – a toujours cette expression de celui qui sait que la mort arrive pour le prendre.
Je suis allongé et des flashs éclatent tout autour. Des hommes et des femmes se penchent sur moi avec leurs gestes lents, se parlent avec leurs voix déformées. Tout se passe comme dans un film au ralenti. Chaque flash s’imprime pendant plusieurs secondes sur ma rétine, m’aveuglant et renforçant ce mal de tête. Le brouhaha incessant tourne dans mon cerveau comme dans un mixeur.
Je me redresse. Personne ne semble y prêter attention. Je tombe nez à nez avec un homme aux épaules larges et au visage puissant. Nous nous observons l’espace d’un dixième de seconde qui semble durer une éternité. Je vois l’incompréhension dans son regard, j’y lis une profonde réflexion puis de la surprise tandis que ses yeux s’arrondissent, et enfin de la terreur. Une terreur véritable. Puis son regard se vide, ses yeux effectuent leur mise au point derrière moi et son visage retrouve un calme apparent.
Je me retourne lentement. Sur ma gauche un homme me regarde avec des yeux tristes. Docteur Adams. Il baisse la tête et s’écarte lentement. Il veut me montrer quelque chose…
Mais je ne peux – ou ne veux – pas voir ce qu’il a à me montrer.
A nouveau les visages organisent une ronde folle.
Maintenant, je suis au bord d’un pont. Un éclair jaillit devant moi et passe à quelques centimètres de mes yeux. Je fais un rapide mouvement d’esquive et je bondis en avant. Je ceinture l’homme qui me menace avec son couteau et le soulève avec rage. Il percute le parapet et bascule dans le vide en agitant les bras, dans un mouvement lent. Et je le regarde tomber. Je ne peux rien faire d’autre. J’ai un mouvement pour le retenir, mais il est déjà beaucoup trop tard. Je vois ses yeux qui expriment la peur, puis qui se vident alors qu’il prend conscience que ce sont là ses derniers instants. Peut-être est-il en train de revoir sa vie.
Un nom me vient à l’esprit : Sébastien… Sébastien Robert.
– Il était temps ! lance une voix.
Je me redresse sur mon lit dans un sursaut.
Ma tête est bien plus douloureuse que d’habitude. C’est une douleur insupportable, comme si un objet était en train de transpercer mon cerveau. Ma mâchoire ne m’obéit toujours pas et ce goût de fer est toujours présent, comme un résident à part entière.
Où suis-je ?
Mes yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité. La fenêtre grillagée. La porte blindée plongée dans l’obscurité. Un visage sort de l’ombre et se présente à la faveur de la lune.
– Il était temps que tu te souviennes de moi, reprend l’homme.
Soudain, je le reconnais.
Je veux parler, mais une boule se forme dans ma gorge et m’interdit de prononcer le moindre mot.
– Oh ! Tu te demandes sûrement ce que je fais là, ironise-t-il avec un sourire macabre. Tu te dis que je ne peux pas être là, que tu m’as tué.
Il tourne sur lui-même en écartant les bras.
– Regarde bien. Je suis là !
Puis il rit et le son que produit ce rire est démoniaque.
– Je suis là, répète Sébastien en approchant son visage du mien.
L’odeur de la mort lui colle à la peau.
Je n’arrive toujours pas à parler, mes cordes vocales sont paralysées par la peur.
– Comment se fait-il que je sois là ? me demande-t-il, exprimant à voix haute la question qui me trotte dans la tête. Eh bien, peut-être que tu ne m’as pas tué ce soir-là.
Il me fixe dans les yeux. Tout mon corps en tremble.
– Non. Bien sûr que non. Tu n’aurais pas été jugé dans ce cas-là, hein ? C’est à ça que tu penses ? Et puis ce que t’as vu dans mon regard c’était bien le reflet de la mort. Alors peut-être que tu te mets à voir les fantômes ? Ou bien peut-être suis-je seulement dans ta tête et es-tu en train de m’imaginer ? Tu t’en veux à ce point-là ? Tu te crois vraiment responsable de ma mort ? Laisse-moi te dire que c’est bien toi qui m’as tué. C’est bien de ta faute si j’en suis là où j’en suis.
Je ferme les yeux. Je cherche à me dégager de cette conversation.
– Regarde-moi ! Ouvre les yeux ! Regarde ce que tu as fait de moi ! Ne cherche pas à me faire partir parce que je serai toujours là !
Puis, je fixe ses yeux dans lesquels luit encore la flamme de la mort.
Il sourit, son visage est à moins d’un centimètre du mien mais il ne me touche pas.
– Ou alors, poursuit-il, peut-être es-tu simplement en train de rêver ?
Je me retrouve à nouveau face au docteur Adams. Il s’écarte. Derrière lui, un homme approche et sort de l’obscurité. Un rire sadique franchit aussitôt le seuil de ses lèvres.
Sébastien Robert. Encore lui.
Il pointe son doigt par-dessus mon épaule, désignant quelque chose derrière moi
Et me voilà à nouveau sur le pont. C’est la nuit. Les flaques de lumière éclairent l’allée déserte par zones. Ma femme est à mes côtés. Nina. Elle sourit. Pourtant je sais qu’il va se passer quelque chose. Je n’ai pas envie de voir la suite. Mais ce n’est apparemment pas moi qui choisis.
Une main surgit par derrière et attrape le sac à main de Nina. Mon premier réflexe est de m’emparer du sac. Le voleur se retourne aussitôt et brandit un couteau. Il le fait danser devant mes yeux. Je m’écarte. Je ne fais rien. Je ne peux pas réagir. Je suis comme bloqué.
Et pendant que je reste un simple observateur impuissant, l’action se déroule à une vitesse vertigineuse. Sans réfléchir, ma femme réussit à attraper la main du voleur qui joue du couteau pour se dégager, lui lacérant le visage pour lui faire lâcher prise. J’entends Nina crier, mais elle ne lâche pas le sac assez rapidement. D’un mouvement ample le gars lui tranche la gorge sous mes yeux.
Je la tiens dans mes bras lorsqu’elle rend son dernier soupir et que le criminel prend la décision de s’enfuir. Le sang forme une flaque à mes genoux et le liquide tiède imprègne mon pantalon.
Le monde se dissout dans l’obscurité et l’obscurité cède sa place au docteur Jack Adams et au rire sadique de Sébastien Robert qui m’incite à me tourner.
Ce que je fais pour découvrir Nina aux côtés de Marilyn.
Je suis allongé et des flashs éclatent tout autour. Des hommes et des femmes se penchent sur moi avec leurs gestes lents, se parlent avec leurs voix déformées. Tout se passe comme dans un film au ralenti. Chaque flash s’imprime pendant plusieurs secondes sur ma rétine, m’aveuglant et renforçant ce mal de tête. Le brouhaha incessant tourne dans mon cerveau comme dans un mixeur.
Je me redresse. Personne ne semble y prêter attention. Je tombe nez à nez avec un homme aux épaules larges et au visage puissant. Nous nous observons l’espace d’un dixième de seconde qui semble durer une éternité. Je vois l’incompréhension dans son regard, j’y lis une profonde réflexion puis de la surprise tandis que ses yeux s’arrondissent, et enfin de la terreur. Une terreur véritable. Puis son regard se vide, ses yeux effectuent leur mise au point derrière moi et son visage retrouve un calme apparent.
Je me retourne lentement. Sur ma gauche un homme me regarde avec des yeux tristes. Docteur Adams. Il baisse la tête et s’écarte lentement. Il veut me montrer quelque chose…
Mais je ne peux – ou ne veux – pas voir ce qu’il a à me montrer.
A nouveau les visages organisent une ronde folle.
Maintenant, je suis au bord d’un pont. Un éclair jaillit devant moi et passe à quelques centimètres de mes yeux. Je fais un rapide mouvement d’esquive et je bondis en avant. Je ceinture l’homme qui me menace avec son couteau et le soulève avec rage. Il percute le parapet et bascule dans le vide en agitant les bras, dans un mouvement lent. Et je le regarde tomber. Je ne peux rien faire d’autre. J’ai un mouvement pour le retenir, mais il est déjà beaucoup trop tard. Je vois ses yeux qui expriment la peur, puis qui se vident alors qu’il prend conscience que ce sont là ses derniers instants. Peut-être est-il en train de revoir sa vie.
Un nom me vient à l’esprit : Sébastien… Sébastien Robert.
– Il était temps ! lance une voix.
Je me redresse sur mon lit dans un sursaut.
Ma tête est bien plus douloureuse que d’habitude. C’est une douleur insupportable, comme si un objet était en train de transpercer mon cerveau. Ma mâchoire ne m’obéit toujours pas et ce goût de fer est toujours présent, comme un résident à part entière.
Où suis-je ?
Mes yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité. La fenêtre grillagée. La porte blindée plongée dans l’obscurité. Un visage sort de l’ombre et se présente à la faveur de la lune.
– Il était temps que tu te souviennes de moi, reprend l’homme.
Soudain, je le reconnais.
Je veux parler, mais une boule se forme dans ma gorge et m’interdit de prononcer le moindre mot.
– Oh ! Tu te demandes sûrement ce que je fais là, ironise-t-il avec un sourire macabre. Tu te dis que je ne peux pas être là, que tu m’as tué.
Il tourne sur lui-même en écartant les bras.
– Regarde bien. Je suis là !
Puis il rit et le son que produit ce rire est démoniaque.
– Je suis là, répète Sébastien en approchant son visage du mien.
L’odeur de la mort lui colle à la peau.
Je n’arrive toujours pas à parler, mes cordes vocales sont paralysées par la peur.
– Comment se fait-il que je sois là ? me demande-t-il, exprimant à voix haute la question qui me trotte dans la tête. Eh bien, peut-être que tu ne m’as pas tué ce soir-là.
Il me fixe dans les yeux. Tout mon corps en tremble.
– Non. Bien sûr que non. Tu n’aurais pas été jugé dans ce cas-là, hein ? C’est à ça que tu penses ? Et puis ce que t’as vu dans mon regard c’était bien le reflet de la mort. Alors peut-être que tu te mets à voir les fantômes ? Ou bien peut-être suis-je seulement dans ta tête et es-tu en train de m’imaginer ? Tu t’en veux à ce point-là ? Tu te crois vraiment responsable de ma mort ? Laisse-moi te dire que c’est bien toi qui m’as tué. C’est bien de ta faute si j’en suis là où j’en suis.
Je ferme les yeux. Je cherche à me dégager de cette conversation.
– Regarde-moi ! Ouvre les yeux ! Regarde ce que tu as fait de moi ! Ne cherche pas à me faire partir parce que je serai toujours là !
Puis, je fixe ses yeux dans lesquels luit encore la flamme de la mort.
Il sourit, son visage est à moins d’un centimètre du mien mais il ne me touche pas.
– Ou alors, poursuit-il, peut-être es-tu simplement en train de rêver ?
Je me retrouve à nouveau face au docteur Adams. Il s’écarte. Derrière lui, un homme approche et sort de l’obscurité. Un rire sadique franchit aussitôt le seuil de ses lèvres.
Sébastien Robert. Encore lui.
Il pointe son doigt par-dessus mon épaule, désignant quelque chose derrière moi
Et me voilà à nouveau sur le pont. C’est la nuit. Les flaques de lumière éclairent l’allée déserte par zones. Ma femme est à mes côtés. Nina. Elle sourit. Pourtant je sais qu’il va se passer quelque chose. Je n’ai pas envie de voir la suite. Mais ce n’est apparemment pas moi qui choisis.
Une main surgit par derrière et attrape le sac à main de Nina. Mon premier réflexe est de m’emparer du sac. Le voleur se retourne aussitôt et brandit un couteau. Il le fait danser devant mes yeux. Je m’écarte. Je ne fais rien. Je ne peux pas réagir. Je suis comme bloqué.
Et pendant que je reste un simple observateur impuissant, l’action se déroule à une vitesse vertigineuse. Sans réfléchir, ma femme réussit à attraper la main du voleur qui joue du couteau pour se dégager, lui lacérant le visage pour lui faire lâcher prise. J’entends Nina crier, mais elle ne lâche pas le sac assez rapidement. D’un mouvement ample le gars lui tranche la gorge sous mes yeux.
Je la tiens dans mes bras lorsqu’elle rend son dernier soupir et que le criminel prend la décision de s’enfuir. Le sang forme une flaque à mes genoux et le liquide tiède imprègne mon pantalon.
Le monde se dissout dans l’obscurité et l’obscurité cède sa place au docteur Jack Adams et au rire sadique de Sébastien Robert qui m’incite à me tourner.
Ce que je fais pour découvrir Nina aux côtés de Marilyn.
mercredi 13 février 2008
Le peuple des Rennes, de Megan Lindlhom...
... alias Robin Hobb
En résumé
La tâche qu'elle avait entreprise lui pesait : vivre seule avec Kerleu dans une contrée inconnue et déserte. Et, d'une manière ou d'une autre, le faire changer. Aider ce fils à devenir un être moins étrange, moins difficile à comprendre. Lui sortir de la tête les drôles d'idées du chaman et les remplacer par les talents dont il aurait besoin. Le laver de la magie que Carp commençait à cultiver en lui, comme elle aurait nettoyé une plaie pour bannir l'infection. Toute à sa détermination, elle serra les dents. Elle réussirait. Et jusqu'à ce moment-là, elle vivrait seule, à l'écart des hommes. Plus de mal fait à Kerleu. Plus de mal fait à personne. " Dans un univers désolé où le froid et la nuit règnent en maîtres, le combat d'une femme hors du commun pour protéger son fils, l'inquiétant Kerleu.
Je dois avouer que j'ai été surpris à la lecture de ce livre. J'étais parti avec des à-priori et finalement... Je n'ai jamais lu d'autres livres de l'auteur, donc je ne saurais pas comparer, mais je dois dire que le premier tome de cette saga préhistorique m'a beaucoup plu. On s'attache quand même assez facilement aux personnages et on a envie de savoir ce qu'ils deviennent. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à voir débarquer un troll ou à voir un elfe communier avec la nature, ce n'est pas du tout le sujet de cette histoire. Aussi bien qu'il n'y a pas de grandes batailles comme on a l'habitude d'en voir dans beaucoup d'ouvrages réclamant leur appartenance à la fantasy.
Et c'est probablement pour ça que je continuerai la lecture de la série.
En résumé
La tâche qu'elle avait entreprise lui pesait : vivre seule avec Kerleu dans une contrée inconnue et déserte. Et, d'une manière ou d'une autre, le faire changer. Aider ce fils à devenir un être moins étrange, moins difficile à comprendre. Lui sortir de la tête les drôles d'idées du chaman et les remplacer par les talents dont il aurait besoin. Le laver de la magie que Carp commençait à cultiver en lui, comme elle aurait nettoyé une plaie pour bannir l'infection. Toute à sa détermination, elle serra les dents. Elle réussirait. Et jusqu'à ce moment-là, elle vivrait seule, à l'écart des hommes. Plus de mal fait à Kerleu. Plus de mal fait à personne. " Dans un univers désolé où le froid et la nuit règnent en maîtres, le combat d'une femme hors du commun pour protéger son fils, l'inquiétant Kerleu.
Je dois avouer que j'ai été surpris à la lecture de ce livre. J'étais parti avec des à-priori et finalement... Je n'ai jamais lu d'autres livres de l'auteur, donc je ne saurais pas comparer, mais je dois dire que le premier tome de cette saga préhistorique m'a beaucoup plu. On s'attache quand même assez facilement aux personnages et on a envie de savoir ce qu'ils deviennent. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à voir débarquer un troll ou à voir un elfe communier avec la nature, ce n'est pas du tout le sujet de cette histoire. Aussi bien qu'il n'y a pas de grandes batailles comme on a l'habitude d'en voir dans beaucoup d'ouvrages réclamant leur appartenance à la fantasy.
Et c'est probablement pour ça que je continuerai la lecture de la série.
mardi 12 février 2008
Aléas dans Anice Fiction
Comme quoi les choses n'arrivent pas seules. Après la bonne nouvelle reçue par les Sombres Royaumes pour l'Effondrement de Khumsati, c'est au tour d'Anice Fiction de m'offrir une publication, en ligne cette fois pour Aléas, une nouvelle sombre de science fiction. Trop longue pour paraître comme une nouvelle, elle paraîtra dans la rubrique feuilleton en plusieurs épisodes à partir du mois de Mars de cette année à une fréquence de deux mois par parution.
Anice est un auteur de science fiction qui a créé son propre site et est aujourd'hui une véritable petite bibliothèque d'auteurs SF et fantastique plus ou moins amateurs.
Anice a aussi créé une association permettant d'aider les nouveaux auteurs à se lancer.
Anice est un auteur de science fiction qui a créé son propre site et est aujourd'hui une véritable petite bibliothèque d'auteurs SF et fantastique plus ou moins amateurs.
Anice a aussi créé une association permettant d'aider les nouveaux auteurs à se lancer.
Si vous ne connaissez pas, je vous conseille d'aller y faire un tour et de voir par vous-même les textes et services proposés.
Amnésie - Chapitre 3
Je me réveille en sursaut.
J’ai toujours du mal à me défaire de cette invention de mon esprit, de ce rêve qui m’apparaît toujours si réel. J’en disperse les dernières réminiscences en secouant énergiquement la tête.
J’interroge mon corps : il est toujours là. Je peux bouger mes doigts, donc tout va bien.
Les bras ? Les jambes ?
OK.
Je reprends mon souffle et j’essaie de me remettre de ce satané rêve récurrent.
C’est toujours le même.
Je suis allongé sur le dos à même le sol, enfin je crois. Des hommes se penchent sur moi et m’observent. Parfois ils me touchent, mais je ne sens rien. Comme si je n’avais plus conscience de mon corps. Ils discutent entre eux ; enfin, je les vois ouvrir et fermer la bouche avec de grands gestes et les échos de leurs voix me parviennent distordus, étouffés, de sorte que je ne comprends rien du tout à ce qui se dit. Ils manipulent des appareils photo et me flashent dans tous les sens. Je me redresse, je regarde un homme massif qui me retourne mon regard. Je vois son expression passer par différents stades qui le mènent à ce qui semble être de la terreur. Je suis presque capable de sentir le frisson qui remonte le long de sa colonne vertébrale. Puis ses yeux effectuent une nouvelle mise au point et c’est comme s’il regardait à travers moi, comme si je n’existais plus.
Puis…
C’est tout. C’est ici que ça s’arrête. Pourquoi est-ce que ça me perturbe toujours autant ? Pourquoi me semble-t-il si réel ? Et…
Pourquoi ? Ca aussi c’est une bonne question.
Sinon j’ai toujours froid, j’ai toujours la mâchoire bloquée par une force mystérieuse et j’ai toujours l’impression d’avoir de la poudre de fer mélangée à la salive – le fameux état initial dû à un dysfonctionnement au moment du reboot de mon système central.
Je me redresse et je fais quelques pas dans la pénombre. J’en remercie le docteur Adams et cette chère Marilyn, car c’est certainement grâce au temps qu’ils m’ont consacré que je suis capable de ce simple fait. Toutefois, je n’arrive pas à me souvenir à quand remonte mon premier réveil dans cette chambre d’hôpital. Pour moi c’est comme si ce premier réveil remontait à… il y a à peine une vingtaine de minutes, voire moins.
C’est étrange, je n’ai pas cette impression du temps qui passe. Mais il faut que je m’y fasse, aujourd’hui j’ai de vagues souvenirs de plusieurs journées… Ils ne pèsent pas grand-chose sur la balance, j’en conviens, surtout avec le peu de choses qui me sont arrivées, mais qui peut se vanter de se rappeler les premiers instants de sa vie ?
Et Marilyn hante toujours mes rêves. Il m’arrive parfois de la voir danser tout sourire en robe blanche, tournoyant au-dessus d’une plaque de métro alors que le tissu blanc flotte autour d’elle.
Je regarde autour de moi. Le clair de lune imprime au sol l’ombre déformée de la lucarne grillagée. De l’autre côté de cette fenêtre donnant un aperçu sur ma liberté perdue se trouve la porte blindée et son judas – un simple volet métallique – fermé.
Je ne suis plus dans ma chambre d’hôpital, j’ai été transféré en prison, dans une cellule où je suis seul.
Les raisons qui m’ont mené jusqu’ici ? Eh bien elles restent floues, je l’avoue. Je me rappelle qu’on m’accuse d’avoir commis un meurtre et, croyez-moi, rien de cela ne me reste en mémoire. On est venu me chercher un beau jour à l’hôpital alors que je réapprenais à marcher, et on m’a directement enfermé ici – du moins, c’est comme ça que je m’en souvien. Du coup, je ne suis pas passé par la case départ et je n’ai pas touché les vingt milles.
Tout à coup, l’unique ampoule incrustée dans le plafond de ma résidence s’allume et l’énorme judas s’ouvre bruyamment sur une paire d’yeux noirs et brillants.
– Recule ! me lance sèchement l’homme.
Ce que je fais sans discuter, m’adossant contre le mur du fond. C’est ce qu’on apprend ici : obéir sans discuter, et s’adosser au mur.
Le judas se referme avec un grand claquement métallique qui résonne sur les parois de la cellule. J’entends les verrous qui se défont un à un. A croire que tout ici est étudié pour ajouter à l’ambiance angoissante qui règne comme un fléau. La porte s’ouvre très lentement avec un grincement tantôt grave tantôt aigu qui ferait grincer les dents de tout être normalement constitué – enfin, je veux dire une personne possédant un sens auditif en état de fonctionnement et, pour ma part, qui soit capable de mettre la dentition inférieure en contact avec la dentition supérieure. Toujours est-il que cet atroce frottement métal contre métal m’arrache un frisson.
Une fois la porte ouverte, l’un des deux gardiens présents entre dans la cellule me retourne sans ménagement, me collant la joue contre le béton froid, et me passe les menottes. Puis on sort de cette chambre gracieusement offerte par l’état et le deuxième maton referme la porte. Lentement, comme si le but du concours interne était de la faire grincer le plus longtemps possible.
Et après on marche le long du couloir beige. Moi, les mains attachées dans le dos, déroulant maladroitement chacun de mes pas sur la ligne jaune comme un véritable automate : pied droit, pied gauche, talon, pointe, et on recommence. Les deux policiers m’encadrant comme il se doit.
Le planché est parfaitement ciré et réfléchit les plafonniers. Les murs rediffusent tout aussi clairement la lumière des tubes fluo.
Et, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, me voici au tribunal. Face à moi : mon juge, mes jurés et mon bourreau. Et moi au barreau des accusés pour le meurtre de…
Pour le meurtre de qui au fait ?
Ca me reviendra bien. Ils me le rappelleront bien à un moment donné au cours du procès.
Un témoin est appelé à la barre, une jeune femme élancée aux cheveux bruns, les yeux noisette, les pommettes hautes, le nez droit et des lèvres fines qui pourraient se fermer en un sourire ravageur si seulement elle ne prenait pas cet air grave et gêné en me regardant.
Je ne la connais pas. Du moins je ne la reconnais pas.
– Connaissez-vous l’accusé de cette affaire ? attaque l’avocat.
Elle hoche simplement la tête.
– Pouvez-vous répondre à la question s’il-vous-plait ? continue le charlatan.
– Oui, je connais l’accusé.
– Qui est-il pour vous ?
– Mon mari, répond-elle après un moment d’hésitation pendant lequel elle capte mon regard.
Ainsi donc je suis marié. Et on ne m’en a rien dit. On m’a dit que j’avais tué une personne, mais on n’a pas jugé utile de me rappeler que j’étais marié. On ne m’a d’ailleurs rien dit sur ma vie précédente, hormis le fait que j’avais tué une personne. On ne m’a même pas dit comment je m’appelais. Si j’ai une femme, c’est que quelque part je dois quand même exister pour quelqu’un. La justice est vraiment une chose étrange qui semble évoluer dans deux directions à la fois.
– Etiez-vous présente lors du forfait dont il est l’accusé, ce pour quoi nous sommes présents ici aujourd’hui ?
Petit regard amusé voire désobligeant de l’avocat, appuyé d’une manière désinvolte sur le pupitre des témoins tel un habitué du zinc, en direction des jurés.
– Oui, avance-t-elle timidement.
– Parlez plus fort, on ne vous a pas entendue.
– Oui j’étais présente, sanglote-t-elle.
– L’avez-vous vu accomplir le meurtre ?
Et il continue en plus ! Mais d’où sort cet avocat ? Et le mien, Il ne crie pas « objection ! », comme dans tout bon procès ?
Pourquoi il ne le fait pas ?
Je me retourne vers lui et je l’implore de réagir.
Le problème quand on s’en prend à un banc vide, c’est que non seulement on obtient rarement une réponse, mais en plus on passe pour un fou.
Où est mon avocat ?
C’est vrai que je ne l’ai pas vu entrer. Pas plus que je l’ai vu prendre place à mes côtés.
Je n’ai jamais vu d’avocat !
Cette triste vérité se fait en moi avec effroi.
Mais comment vais-je faire pour défendre mes droits ? Je n’y connais rien moi. Je ne sais même pas qui est la victime. Je ne sais même pas qui je suis. J’ai l’impression d’être dans un rêve.
– Oui, répond celle qui apparemment fut ma femme dans un spasme de douleur. Mais…
– J’en ai fini avec vous.
Elle reste bouche bée l’espace d’un instant, mais elle termine tout de même sa phrase.
– Mais c’est la victime qui m’a d’abord attaquée. Mon mari n’a fait que me défendre. Son but n’était pas de le tuer mais de me défendre. Il est tombé dans le vide par accident.
Voici donc quelques éclaircissements sur cette affaire. Je ne suis pas véritablement un meurtrier. J’ai tué par accident, c’était de la légitime défense.
– Voulez-vous dire qu’il ne l’a pas poussé ?
– Ce n’est pas ce que j’ai dit, mais…
Encore une fois, on lui coupe la parole, mais ce coup-ci pour m’appeler à la barre.
Et me voici à la barre avec un clavier me permettant de taper les réponses qui s’affichent sur un gigantesque écran mural situé sur le mur à ma droite.
– Etes-vous sujet à des problèmes mentaux ?
Je tapote sur mon clavier :
« Je ne répondrai qu’en présence de mon avocat. »
– Répondez à la question je vous prie, me lance le juge amusé par ma réflexion
« Non. »
– J’ai ici un rapport, reprend le show man qui se trouve en face de moi et exerce la profession d’avocat. Savez-vous ce qu’il y a dans ce rapport ?
Comment veut-il que je le sache ?
« Non. »
– Ce rapport indique que vous avez eu des troubles mentaux suite à un accident de la route. De graves séquelles faisant suite à des lésions cérébrales. Vos avez subi un grave traumatisme crânien, achève-t-il fier de lui, persuadé de son effet.
« Je ne suis pas fou. »
– Ah bon !
« J’ai perdu la mémoire. »
– C’est bien pratique ça, non ?
Il a toujours son air dégagé, à la limite de l’insulte. Après réflexion, il est carrément insultant, engoncé dans son arrogance.
« Peut-être, mais c’est la réalité. »
– Donc vous ne vous souvenez plus du meurtre.
Je ne réponds pas.
– Vous ne vous souvenez pas de l’homme que vous avez précipité dans le vide de sang froid.
Apparemment cet homme tient absolument à me faire moisir en prison pour le restant de ma vie en jouant sur la corde sensible des jurés. Une chose me choque tout de même : je ne vois pas pour qui il roule. Son client, qui est-ce ? Je ne pense pas que le client soit cet homme que j’aurais jeté d’un pont.
Je ne me souviens de rien, de plus… n’a-t-on pas dit que c’était de la légitime défense. Et si je dois croire en quelque chose, c’est bien à ça. Au moins, je ne suis pas vraiment coupable. C’est à cette idée que je dois me raccrocher. Aussi je me défends, sans prendre la peine de pianoter sur le clavier.
– Che he he rahhewwe has.
Les gens me regardent, sans comprendre. L’avocat me lance un regard insistant et pressant.
« Je ne me rappelle pas », s’affiche sur l’écran pendant que je saisis la suite de caractères.
– Alors je vais vous rafraîchir la mémoire, me lance cet avocat du diable en sortant comme par magie une série de photos de la poche de son manteau.
Il les étale une à une sur mon pupitre. Une série de quatre photos.
La première est méconnaissable, comme si la personne qui avait pris ce cliché était foncièrement douée, mais pour autre chose que la photo. On ne distingue qu’un amalgame pâle de couleurs indistinctes.
Comment veut-il me rafraîchir la mémoire avec de telles images ? Je fouille dans mon esprit tentant de me rappeler un visage.
Sur la deuxième photo on pourrait reconnaître, avec une grande imagination, la forme d’un visage, mais on ne peut distinguer ses traits, je ne sais même pas dire si c’est là le visage d’un homme ou d’une femme. D’ailleurs ce visage pourrait tout aussi bien être simiesque d’après moi.
Il faut vraiment que je retourne les méandres de mon cerveau pour trouver quelque chose. Et ça marche, il me semble bien que je vois quelqu’un qui s’éloigne de moi à une vitesse vertigineuse. Peut-être un homme, mais je ne distingue pas encore son visage.
La troisième photo représente les contours d’un visage humain, mais on ne peut rien distinguer d’autre, les contours étant encore trop flous. J’ai droit à un visage lisse sans expression. Les yeux sont remplacés par deux trous noirs. Un nez et une bouche inexistants. Au moins, je peux écarter la possibilité que ce soit celui d’un primate.
Je fais un nouvel effort de concentration, couronné de succès. Les liens entre les synapses semblent se rétablir et la zone mémorielle se réveiller. Je revois exactement son visage alors qu’il bascule par-dessus le parapet. Les cheveux rasés, ses yeux noirs expriment une peur intense. Il sait qu’il va mourir, cette lueur dans le regard, c’est celle de la mort. J’ai l’impression de la connaître, je l’ai certainement côtoyée durant mon coma.
Au moment où j’arrive à me remémorer ses traits, l’avocat exhibe sa dernière photo sous mon nez et la plaque de l’index sur mon pupitre. Exactement comme dans mon souvenir : avec son menton carré et sa bouche figée dans un dernier rictus.
C’est ici que s’arrête cette journée de procès. Je regarde une dernière fois celle qui m’a été présentée comme étant ma femme pendant que je suis raccompagné dans ma cellule.
Je m’allonge, je ferme les yeux mais je ne parviens pas à trouver le sommeil.
J’ai toujours du mal à me défaire de cette invention de mon esprit, de ce rêve qui m’apparaît toujours si réel. J’en disperse les dernières réminiscences en secouant énergiquement la tête.
J’interroge mon corps : il est toujours là. Je peux bouger mes doigts, donc tout va bien.
Les bras ? Les jambes ?
OK.
Je reprends mon souffle et j’essaie de me remettre de ce satané rêve récurrent.
C’est toujours le même.
Je suis allongé sur le dos à même le sol, enfin je crois. Des hommes se penchent sur moi et m’observent. Parfois ils me touchent, mais je ne sens rien. Comme si je n’avais plus conscience de mon corps. Ils discutent entre eux ; enfin, je les vois ouvrir et fermer la bouche avec de grands gestes et les échos de leurs voix me parviennent distordus, étouffés, de sorte que je ne comprends rien du tout à ce qui se dit. Ils manipulent des appareils photo et me flashent dans tous les sens. Je me redresse, je regarde un homme massif qui me retourne mon regard. Je vois son expression passer par différents stades qui le mènent à ce qui semble être de la terreur. Je suis presque capable de sentir le frisson qui remonte le long de sa colonne vertébrale. Puis ses yeux effectuent une nouvelle mise au point et c’est comme s’il regardait à travers moi, comme si je n’existais plus.
Puis…
C’est tout. C’est ici que ça s’arrête. Pourquoi est-ce que ça me perturbe toujours autant ? Pourquoi me semble-t-il si réel ? Et…
Pourquoi ? Ca aussi c’est une bonne question.
Sinon j’ai toujours froid, j’ai toujours la mâchoire bloquée par une force mystérieuse et j’ai toujours l’impression d’avoir de la poudre de fer mélangée à la salive – le fameux état initial dû à un dysfonctionnement au moment du reboot de mon système central.
Je me redresse et je fais quelques pas dans la pénombre. J’en remercie le docteur Adams et cette chère Marilyn, car c’est certainement grâce au temps qu’ils m’ont consacré que je suis capable de ce simple fait. Toutefois, je n’arrive pas à me souvenir à quand remonte mon premier réveil dans cette chambre d’hôpital. Pour moi c’est comme si ce premier réveil remontait à… il y a à peine une vingtaine de minutes, voire moins.
C’est étrange, je n’ai pas cette impression du temps qui passe. Mais il faut que je m’y fasse, aujourd’hui j’ai de vagues souvenirs de plusieurs journées… Ils ne pèsent pas grand-chose sur la balance, j’en conviens, surtout avec le peu de choses qui me sont arrivées, mais qui peut se vanter de se rappeler les premiers instants de sa vie ?
Et Marilyn hante toujours mes rêves. Il m’arrive parfois de la voir danser tout sourire en robe blanche, tournoyant au-dessus d’une plaque de métro alors que le tissu blanc flotte autour d’elle.
Je regarde autour de moi. Le clair de lune imprime au sol l’ombre déformée de la lucarne grillagée. De l’autre côté de cette fenêtre donnant un aperçu sur ma liberté perdue se trouve la porte blindée et son judas – un simple volet métallique – fermé.
Je ne suis plus dans ma chambre d’hôpital, j’ai été transféré en prison, dans une cellule où je suis seul.
Les raisons qui m’ont mené jusqu’ici ? Eh bien elles restent floues, je l’avoue. Je me rappelle qu’on m’accuse d’avoir commis un meurtre et, croyez-moi, rien de cela ne me reste en mémoire. On est venu me chercher un beau jour à l’hôpital alors que je réapprenais à marcher, et on m’a directement enfermé ici – du moins, c’est comme ça que je m’en souvien. Du coup, je ne suis pas passé par la case départ et je n’ai pas touché les vingt milles.
Tout à coup, l’unique ampoule incrustée dans le plafond de ma résidence s’allume et l’énorme judas s’ouvre bruyamment sur une paire d’yeux noirs et brillants.
– Recule ! me lance sèchement l’homme.
Ce que je fais sans discuter, m’adossant contre le mur du fond. C’est ce qu’on apprend ici : obéir sans discuter, et s’adosser au mur.
Le judas se referme avec un grand claquement métallique qui résonne sur les parois de la cellule. J’entends les verrous qui se défont un à un. A croire que tout ici est étudié pour ajouter à l’ambiance angoissante qui règne comme un fléau. La porte s’ouvre très lentement avec un grincement tantôt grave tantôt aigu qui ferait grincer les dents de tout être normalement constitué – enfin, je veux dire une personne possédant un sens auditif en état de fonctionnement et, pour ma part, qui soit capable de mettre la dentition inférieure en contact avec la dentition supérieure. Toujours est-il que cet atroce frottement métal contre métal m’arrache un frisson.
Une fois la porte ouverte, l’un des deux gardiens présents entre dans la cellule me retourne sans ménagement, me collant la joue contre le béton froid, et me passe les menottes. Puis on sort de cette chambre gracieusement offerte par l’état et le deuxième maton referme la porte. Lentement, comme si le but du concours interne était de la faire grincer le plus longtemps possible.
Et après on marche le long du couloir beige. Moi, les mains attachées dans le dos, déroulant maladroitement chacun de mes pas sur la ligne jaune comme un véritable automate : pied droit, pied gauche, talon, pointe, et on recommence. Les deux policiers m’encadrant comme il se doit.
Le planché est parfaitement ciré et réfléchit les plafonniers. Les murs rediffusent tout aussi clairement la lumière des tubes fluo.
Et, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, me voici au tribunal. Face à moi : mon juge, mes jurés et mon bourreau. Et moi au barreau des accusés pour le meurtre de…
Pour le meurtre de qui au fait ?
Ca me reviendra bien. Ils me le rappelleront bien à un moment donné au cours du procès.
Un témoin est appelé à la barre, une jeune femme élancée aux cheveux bruns, les yeux noisette, les pommettes hautes, le nez droit et des lèvres fines qui pourraient se fermer en un sourire ravageur si seulement elle ne prenait pas cet air grave et gêné en me regardant.
Je ne la connais pas. Du moins je ne la reconnais pas.
– Connaissez-vous l’accusé de cette affaire ? attaque l’avocat.
Elle hoche simplement la tête.
– Pouvez-vous répondre à la question s’il-vous-plait ? continue le charlatan.
– Oui, je connais l’accusé.
– Qui est-il pour vous ?
– Mon mari, répond-elle après un moment d’hésitation pendant lequel elle capte mon regard.
Ainsi donc je suis marié. Et on ne m’en a rien dit. On m’a dit que j’avais tué une personne, mais on n’a pas jugé utile de me rappeler que j’étais marié. On ne m’a d’ailleurs rien dit sur ma vie précédente, hormis le fait que j’avais tué une personne. On ne m’a même pas dit comment je m’appelais. Si j’ai une femme, c’est que quelque part je dois quand même exister pour quelqu’un. La justice est vraiment une chose étrange qui semble évoluer dans deux directions à la fois.
– Etiez-vous présente lors du forfait dont il est l’accusé, ce pour quoi nous sommes présents ici aujourd’hui ?
Petit regard amusé voire désobligeant de l’avocat, appuyé d’une manière désinvolte sur le pupitre des témoins tel un habitué du zinc, en direction des jurés.
– Oui, avance-t-elle timidement.
– Parlez plus fort, on ne vous a pas entendue.
– Oui j’étais présente, sanglote-t-elle.
– L’avez-vous vu accomplir le meurtre ?
Et il continue en plus ! Mais d’où sort cet avocat ? Et le mien, Il ne crie pas « objection ! », comme dans tout bon procès ?
Pourquoi il ne le fait pas ?
Je me retourne vers lui et je l’implore de réagir.
Le problème quand on s’en prend à un banc vide, c’est que non seulement on obtient rarement une réponse, mais en plus on passe pour un fou.
Où est mon avocat ?
C’est vrai que je ne l’ai pas vu entrer. Pas plus que je l’ai vu prendre place à mes côtés.
Je n’ai jamais vu d’avocat !
Cette triste vérité se fait en moi avec effroi.
Mais comment vais-je faire pour défendre mes droits ? Je n’y connais rien moi. Je ne sais même pas qui est la victime. Je ne sais même pas qui je suis. J’ai l’impression d’être dans un rêve.
– Oui, répond celle qui apparemment fut ma femme dans un spasme de douleur. Mais…
– J’en ai fini avec vous.
Elle reste bouche bée l’espace d’un instant, mais elle termine tout de même sa phrase.
– Mais c’est la victime qui m’a d’abord attaquée. Mon mari n’a fait que me défendre. Son but n’était pas de le tuer mais de me défendre. Il est tombé dans le vide par accident.
Voici donc quelques éclaircissements sur cette affaire. Je ne suis pas véritablement un meurtrier. J’ai tué par accident, c’était de la légitime défense.
– Voulez-vous dire qu’il ne l’a pas poussé ?
– Ce n’est pas ce que j’ai dit, mais…
Encore une fois, on lui coupe la parole, mais ce coup-ci pour m’appeler à la barre.
Et me voici à la barre avec un clavier me permettant de taper les réponses qui s’affichent sur un gigantesque écran mural situé sur le mur à ma droite.
– Etes-vous sujet à des problèmes mentaux ?
Je tapote sur mon clavier :
« Je ne répondrai qu’en présence de mon avocat. »
– Répondez à la question je vous prie, me lance le juge amusé par ma réflexion
« Non. »
– J’ai ici un rapport, reprend le show man qui se trouve en face de moi et exerce la profession d’avocat. Savez-vous ce qu’il y a dans ce rapport ?
Comment veut-il que je le sache ?
« Non. »
– Ce rapport indique que vous avez eu des troubles mentaux suite à un accident de la route. De graves séquelles faisant suite à des lésions cérébrales. Vos avez subi un grave traumatisme crânien, achève-t-il fier de lui, persuadé de son effet.
« Je ne suis pas fou. »
– Ah bon !
« J’ai perdu la mémoire. »
– C’est bien pratique ça, non ?
Il a toujours son air dégagé, à la limite de l’insulte. Après réflexion, il est carrément insultant, engoncé dans son arrogance.
« Peut-être, mais c’est la réalité. »
– Donc vous ne vous souvenez plus du meurtre.
Je ne réponds pas.
– Vous ne vous souvenez pas de l’homme que vous avez précipité dans le vide de sang froid.
Apparemment cet homme tient absolument à me faire moisir en prison pour le restant de ma vie en jouant sur la corde sensible des jurés. Une chose me choque tout de même : je ne vois pas pour qui il roule. Son client, qui est-ce ? Je ne pense pas que le client soit cet homme que j’aurais jeté d’un pont.
Je ne me souviens de rien, de plus… n’a-t-on pas dit que c’était de la légitime défense. Et si je dois croire en quelque chose, c’est bien à ça. Au moins, je ne suis pas vraiment coupable. C’est à cette idée que je dois me raccrocher. Aussi je me défends, sans prendre la peine de pianoter sur le clavier.
– Che he he rahhewwe has.
Les gens me regardent, sans comprendre. L’avocat me lance un regard insistant et pressant.
« Je ne me rappelle pas », s’affiche sur l’écran pendant que je saisis la suite de caractères.
– Alors je vais vous rafraîchir la mémoire, me lance cet avocat du diable en sortant comme par magie une série de photos de la poche de son manteau.
Il les étale une à une sur mon pupitre. Une série de quatre photos.
La première est méconnaissable, comme si la personne qui avait pris ce cliché était foncièrement douée, mais pour autre chose que la photo. On ne distingue qu’un amalgame pâle de couleurs indistinctes.
Comment veut-il me rafraîchir la mémoire avec de telles images ? Je fouille dans mon esprit tentant de me rappeler un visage.
Sur la deuxième photo on pourrait reconnaître, avec une grande imagination, la forme d’un visage, mais on ne peut distinguer ses traits, je ne sais même pas dire si c’est là le visage d’un homme ou d’une femme. D’ailleurs ce visage pourrait tout aussi bien être simiesque d’après moi.
Il faut vraiment que je retourne les méandres de mon cerveau pour trouver quelque chose. Et ça marche, il me semble bien que je vois quelqu’un qui s’éloigne de moi à une vitesse vertigineuse. Peut-être un homme, mais je ne distingue pas encore son visage.
La troisième photo représente les contours d’un visage humain, mais on ne peut rien distinguer d’autre, les contours étant encore trop flous. J’ai droit à un visage lisse sans expression. Les yeux sont remplacés par deux trous noirs. Un nez et une bouche inexistants. Au moins, je peux écarter la possibilité que ce soit celui d’un primate.
Je fais un nouvel effort de concentration, couronné de succès. Les liens entre les synapses semblent se rétablir et la zone mémorielle se réveiller. Je revois exactement son visage alors qu’il bascule par-dessus le parapet. Les cheveux rasés, ses yeux noirs expriment une peur intense. Il sait qu’il va mourir, cette lueur dans le regard, c’est celle de la mort. J’ai l’impression de la connaître, je l’ai certainement côtoyée durant mon coma.
Au moment où j’arrive à me remémorer ses traits, l’avocat exhibe sa dernière photo sous mon nez et la plaque de l’index sur mon pupitre. Exactement comme dans mon souvenir : avec son menton carré et sa bouche figée dans un dernier rictus.
C’est ici que s’arrête cette journée de procès. Je regarde une dernière fois celle qui m’a été présentée comme étant ma femme pendant que je suis raccompagné dans ma cellule.
Je m’allonge, je ferme les yeux mais je ne parviens pas à trouver le sommeil.
dimanche 10 février 2008
Eragon ou la fantasy dans tous ses états!
Je croyais vraiment avoir vu le pire. Eh bien non, ils ont réussi à pousser plus loin encore. Hier, j'ai eu l'occasion de vaguement entrevoir le film Eragon. Eh bien, il est encore moins bien réussi que le livre. Ca ne m'a tout de même pas étonné plus que cela, puisque généralement les films sont moins bons que les livres.
Mais qu'ils décident de refaire Eragon! Il y a tellement d'autres bonnes choses à prendre.
Comment d'ailleurs un tel bouquin a-t-il pu être publié et a-t-il pu remporter autant de succès? Je pense que la réponse est à chercher du même côté que le code Da Vinci.
Non, mais sérieusement, je pense que j'en ai trop lu pour apprécier ce genre d'histoire. D'autant plus que dans le film, ils n'ont laissé de l'histoire originale que les parties d'action.
Enfin, je pense que ça fait quand même un bon film pour les enfants.
J'espère que le mien finira par se mettre à lire et à apprécier la bonne littérature.
Mais qu'ils décident de refaire Eragon! Il y a tellement d'autres bonnes choses à prendre.
Comment d'ailleurs un tel bouquin a-t-il pu être publié et a-t-il pu remporter autant de succès? Je pense que la réponse est à chercher du même côté que le code Da Vinci.
Non, mais sérieusement, je pense que j'en ai trop lu pour apprécier ce genre d'histoire. D'autant plus que dans le film, ils n'ont laissé de l'histoire originale que les parties d'action.
Enfin, je pense que ça fait quand même un bon film pour les enfants.
J'espère que le mien finira par se mettre à lire et à apprécier la bonne littérature.
jeudi 7 février 2008
Amnésie - Chapitre 2
Je me réveille, les yeux rivés sur un plafond d’un blanc immaculé. La première question qui me vient est : où suis-je ?
Ah oui ! Je me souviens : l’accident – enfin non, ça je ne m’en souviens pas vraiment – l’hôpital, l’infirmière aux grands yeux verts – comment l’aurais-je oubliée ? – et le docteur Adams – c’est étrange comme son nom ne me semble pas inconnu.
Brève introspection : j’ai froid, je ne sens toujours pas mes bras et mes jambes, ma mâchoire est toujours coincée en position ouverte – ce qui doit me conférer une certaine élégance –, ma langue est toujours paralysée, coincée au fond de la bouche. Et toujours cette désagréable impression de bouffer du fer. Merde mais d’où vient ce goût !
Coup d’œil à droite : les appareils sont toujours branchés sur mes fonctions vitales, les curseurs s’agitant dans tous les sens. Ce n’est certainement pas le rythme de mon cœur, enfin j’espère, mais c’est peut-être d’un électroencéphalogramme qu’il s’agit. Alors c’est que mon cerveau pense toujours, c’est déjà ça ; lentement c’est sûr, mais il fonctionne encore. Ceci dit, je ne suis pas spécialiste de l’affaire, mais disons simplement que mon cerveau ne semble pas avoir une activité impressionnante. Juste à côté le respirateur artificiel, mais inanimé cette fois-ci, je ne suis plus celui qui lui insuffle une sorte de vie.
Donc je n’ai pas rêvé hier – si c’était bien hier –, tout cela était réel. Cependant, je ne me souviens toujours pas de mon nom ni de rien d’autre. Ce qui m’amène à une autre question, au risque de me répéter : où suis-je ? Enfin je veux dire : dans quelle ville ?
La porte s’ouvre, le docteur et l’infirmière pénètrent dans ma chambre, comme si un signal les avait prévenus de mon éveil.
– Bonjour, me dit le docteur.
J’essai de répondre.
– Wonchour.
Il faut admettre que j’ai les circonstances atténuantes pour mal prononcer. Et puis mes laborieuses vocalisations se rapprochent quand même de la sonorité générale du mot. C’est l’intention qui compte comme on dit. De quoi je voulais lui parler hier ? Ah oui !
– Ch’ai un goût gue hékal gans la houche ?
– Pardon ? s’excuse l’infirmière.
Si seulement je pouvais l’écrire, je le ferai.
– Vous avez un goût de métal ? me demande soudain le docteur.
Hochement de tête. Quel soulagement, quelqu’un qui me comprend.
– Je ne sais pas, certains patients se plaignent parfois de ce genre de désagrément. Il peut y avoir plusieurs raisons… L’infirmière et moi allons vous faire faire des exercices des bras et des jambes afin de solliciter vos muscles et d’essayer de rétablir les liens entre vos nerfs et le cerveau. Il n’y a aucune rupture dans la moelle épinière, il n’y a donc aucune raison pour que vous restiez handicapé. Il suffit que votre cerveau encore endormi retrouve le bon chemin jusqu’aux impulsions électriques qui commanderont les muscles.
Sur ce, ils me prennent chacun un bras, les plient, les déplient, s’amusent à me tordre les doigts et à me masser. Par moment il me semble que je sens quelque chose, mais c’est peut-être que je prends simplement mes désirs pour des réalités.
Essayez d’imaginer que vos deux bras et vos deux jambes soient totalement engourdis, c’est exactement ce que je ressens. Il paraît que les personnes amputées d’un de leur membre sont capables de sentir une présence fantomatique de ce membre. Peut-être ressentent-elle la même chose que moi en ce moment ? Franchement, si je ne les voyait pas maintenant, je serais persuadé de ne plus les avoir.
– Votre goût de métal, reprend soudain le docteur, peut être par exemple dû au fait que juste avant l’accident vous ayez bu de l’eau au goût ferreux, c’est la seule chose dont votre cerveau se rappelle et interprète ça un peu comme… heu… un état initial.
Etat initial ! Je comprends mais j’ai du mal. Je ne pense quand même pas que le cerveau humain soit comme un ordinateur.
– Essayez de penser à un ordinateur, me lance le docteur comme s’il lisait dans mes pensées. Avec un état de conscience en plus bien entendu. En fait, assimilez votre accident à l’appui de la touche RESET, comme une sorte d’extinction d’urgence, vous recommencez tout à zéro mais dans la procédure de réinitialisation quelque chose se passe mal, il reste un morceau de la mémoire qui n’a pas été entièrement vidée.
J’ai toujours terriblement froid mais j’ai une légère sensation de chaleur qui se répand dans mes membres.
Je remue les lèvres sans arriver à débloquer ma mâchoire.
– Hourquoi ch’arriwe has à harler ?
– Ca je ne sais pas, me dit le docteur. Les radios ne montrent rien qui pourrait gêner la fermeture de la bouche, mais il y a bel et bien quelque chose qui coince et cela n’à rien à voir avec le cerveau.
Il regarde l’infirmière.
– On va passer aux jambes, Marilyn.
Marilyn ?
Ainsi donc mon infirmière aux yeux verts s’appelle Marilyn. C’est un bien joli nom. Je l’observe pendant qu’elle finit de masser mon bras et qu’elle le repose avec précaution en me regardant. Elle me retourne un sourire gêné de ses lèvres pleines et détourne la tête. En se penchant sur mes jambes les boucles blondes cachent son visage et réagissent comme des ressorts au moindre de ses mouvements.
Ce visage. Je l’ai déjà vu quelque part. Est-ce que je connaissais cette Marilyn avant ?
C’est peut-être pour cela qu’elle me regarde ainsi, que ses yeux resplendissent de pitié à mon égard.
Marilyn.
Peut-être nous sommes-nous connus avant mon accident.
Après mes exercices, le docteur Adams et Marilyn sortent de la chambre, me laissant seul en présence de mon silencieux compagnon de chambrée : l’appareil qui bat au rythme de mes pensées, l’oscilloscope qui sert de monitoring à mes fonctions biologiques, mon grand ami électronique de toujours – c'est-à-dire la seule journée dont je me rappelle. J’ai nommé l’électroencéphalogramme, accompagné bien évidemment de ses étranges graphiques.
Mes yeux fatigués se ferment sur le plafond blanc.
Je garde toujours à l’esprit le visage de Marilyn.
Et je rêve.
Ah oui ! Je me souviens : l’accident – enfin non, ça je ne m’en souviens pas vraiment – l’hôpital, l’infirmière aux grands yeux verts – comment l’aurais-je oubliée ? – et le docteur Adams – c’est étrange comme son nom ne me semble pas inconnu.
Brève introspection : j’ai froid, je ne sens toujours pas mes bras et mes jambes, ma mâchoire est toujours coincée en position ouverte – ce qui doit me conférer une certaine élégance –, ma langue est toujours paralysée, coincée au fond de la bouche. Et toujours cette désagréable impression de bouffer du fer. Merde mais d’où vient ce goût !
Coup d’œil à droite : les appareils sont toujours branchés sur mes fonctions vitales, les curseurs s’agitant dans tous les sens. Ce n’est certainement pas le rythme de mon cœur, enfin j’espère, mais c’est peut-être d’un électroencéphalogramme qu’il s’agit. Alors c’est que mon cerveau pense toujours, c’est déjà ça ; lentement c’est sûr, mais il fonctionne encore. Ceci dit, je ne suis pas spécialiste de l’affaire, mais disons simplement que mon cerveau ne semble pas avoir une activité impressionnante. Juste à côté le respirateur artificiel, mais inanimé cette fois-ci, je ne suis plus celui qui lui insuffle une sorte de vie.
Donc je n’ai pas rêvé hier – si c’était bien hier –, tout cela était réel. Cependant, je ne me souviens toujours pas de mon nom ni de rien d’autre. Ce qui m’amène à une autre question, au risque de me répéter : où suis-je ? Enfin je veux dire : dans quelle ville ?
La porte s’ouvre, le docteur et l’infirmière pénètrent dans ma chambre, comme si un signal les avait prévenus de mon éveil.
– Bonjour, me dit le docteur.
J’essai de répondre.
– Wonchour.
Il faut admettre que j’ai les circonstances atténuantes pour mal prononcer. Et puis mes laborieuses vocalisations se rapprochent quand même de la sonorité générale du mot. C’est l’intention qui compte comme on dit. De quoi je voulais lui parler hier ? Ah oui !
– Ch’ai un goût gue hékal gans la houche ?
– Pardon ? s’excuse l’infirmière.
Si seulement je pouvais l’écrire, je le ferai.
– Vous avez un goût de métal ? me demande soudain le docteur.
Hochement de tête. Quel soulagement, quelqu’un qui me comprend.
– Je ne sais pas, certains patients se plaignent parfois de ce genre de désagrément. Il peut y avoir plusieurs raisons… L’infirmière et moi allons vous faire faire des exercices des bras et des jambes afin de solliciter vos muscles et d’essayer de rétablir les liens entre vos nerfs et le cerveau. Il n’y a aucune rupture dans la moelle épinière, il n’y a donc aucune raison pour que vous restiez handicapé. Il suffit que votre cerveau encore endormi retrouve le bon chemin jusqu’aux impulsions électriques qui commanderont les muscles.
Sur ce, ils me prennent chacun un bras, les plient, les déplient, s’amusent à me tordre les doigts et à me masser. Par moment il me semble que je sens quelque chose, mais c’est peut-être que je prends simplement mes désirs pour des réalités.
Essayez d’imaginer que vos deux bras et vos deux jambes soient totalement engourdis, c’est exactement ce que je ressens. Il paraît que les personnes amputées d’un de leur membre sont capables de sentir une présence fantomatique de ce membre. Peut-être ressentent-elle la même chose que moi en ce moment ? Franchement, si je ne les voyait pas maintenant, je serais persuadé de ne plus les avoir.
– Votre goût de métal, reprend soudain le docteur, peut être par exemple dû au fait que juste avant l’accident vous ayez bu de l’eau au goût ferreux, c’est la seule chose dont votre cerveau se rappelle et interprète ça un peu comme… heu… un état initial.
Etat initial ! Je comprends mais j’ai du mal. Je ne pense quand même pas que le cerveau humain soit comme un ordinateur.
– Essayez de penser à un ordinateur, me lance le docteur comme s’il lisait dans mes pensées. Avec un état de conscience en plus bien entendu. En fait, assimilez votre accident à l’appui de la touche RESET, comme une sorte d’extinction d’urgence, vous recommencez tout à zéro mais dans la procédure de réinitialisation quelque chose se passe mal, il reste un morceau de la mémoire qui n’a pas été entièrement vidée.
J’ai toujours terriblement froid mais j’ai une légère sensation de chaleur qui se répand dans mes membres.
Je remue les lèvres sans arriver à débloquer ma mâchoire.
– Hourquoi ch’arriwe has à harler ?
– Ca je ne sais pas, me dit le docteur. Les radios ne montrent rien qui pourrait gêner la fermeture de la bouche, mais il y a bel et bien quelque chose qui coince et cela n’à rien à voir avec le cerveau.
Il regarde l’infirmière.
– On va passer aux jambes, Marilyn.
Marilyn ?
Ainsi donc mon infirmière aux yeux verts s’appelle Marilyn. C’est un bien joli nom. Je l’observe pendant qu’elle finit de masser mon bras et qu’elle le repose avec précaution en me regardant. Elle me retourne un sourire gêné de ses lèvres pleines et détourne la tête. En se penchant sur mes jambes les boucles blondes cachent son visage et réagissent comme des ressorts au moindre de ses mouvements.
Ce visage. Je l’ai déjà vu quelque part. Est-ce que je connaissais cette Marilyn avant ?
C’est peut-être pour cela qu’elle me regarde ainsi, que ses yeux resplendissent de pitié à mon égard.
Marilyn.
Peut-être nous sommes-nous connus avant mon accident.
Après mes exercices, le docteur Adams et Marilyn sortent de la chambre, me laissant seul en présence de mon silencieux compagnon de chambrée : l’appareil qui bat au rythme de mes pensées, l’oscilloscope qui sert de monitoring à mes fonctions biologiques, mon grand ami électronique de toujours – c'est-à-dire la seule journée dont je me rappelle. J’ai nommé l’électroencéphalogramme, accompagné bien évidemment de ses étranges graphiques.
Mes yeux fatigués se ferment sur le plafond blanc.
Je garde toujours à l’esprit le visage de Marilyn.
Et je rêve.
Ce n'est qu'un début
Je n'ai encore jamais été publié jusqu'à présent dans des fanzines ou autres. Il faut dire aussi que je n'ai jusqu'à présent pas beaucoup insisté pour que ça arrive. En fait, je me suis jusqu'à présent contenté de m'auto-publier sur Tache d'Encre, pas bien difficile puisqu'il s'agit de mon site. En gros, j'y fait un peu ce que je veux quoi. Pas très reluisant non plus, d'ailleurs.
J'ai bien essayé de proposer mes textes à deux ou trois fanzines, mais apparemment ils n'étaient juste pas assez biens ou ce n'était pas ce qui était recherché. Je ne jette pas la pierre, c'est normal.
Mais enfin, le temps passe et les choses changent. "L'effondrement de Khumsati", l'un de mes récits de fantasy humoristique vient d'être accepté pour paraître dans le premier numéro d'un nouveau magasine et je travaille plutôt activement à la création d'une série de science fiction pour ce même magasine.
Non, ce n'est pas moi qui l'ai créé. Et non, je ne suis pas non plus super pote avec le créateur.
Maintenant, il n'y a plus qu'à espérer que le projet aille jusqu'au bout et que le magasine soit publié.
Si vous voulez tout savoir, il s'agit de Sombres Royaumes, dont le forum se trouve ici. Il est prévu que ce soit un magasine qui traitera des domaines de la fantasy et de la science fiction. Et le projet est tout de même assez sérieusement avancé, grâce à une communauté active. N'hésitez pas d'ailleurs à y prendre part si le coeur et l'envie vous en disent.
J'ai bien essayé de proposer mes textes à deux ou trois fanzines, mais apparemment ils n'étaient juste pas assez biens ou ce n'était pas ce qui était recherché. Je ne jette pas la pierre, c'est normal.
Mais enfin, le temps passe et les choses changent. "L'effondrement de Khumsati", l'un de mes récits de fantasy humoristique vient d'être accepté pour paraître dans le premier numéro d'un nouveau magasine et je travaille plutôt activement à la création d'une série de science fiction pour ce même magasine.
Non, ce n'est pas moi qui l'ai créé. Et non, je ne suis pas non plus super pote avec le créateur.
Maintenant, il n'y a plus qu'à espérer que le projet aille jusqu'au bout et que le magasine soit publié.
Si vous voulez tout savoir, il s'agit de Sombres Royaumes, dont le forum se trouve ici. Il est prévu que ce soit un magasine qui traitera des domaines de la fantasy et de la science fiction. Et le projet est tout de même assez sérieusement avancé, grâce à une communauté active. N'hésitez pas d'ailleurs à y prendre part si le coeur et l'envie vous en disent.
mardi 5 février 2008
Amnésie - Chapitre 1
Mes rêves se dissipent peu à peu.
Lentement, je reprends conscience de mon corps. Ma tête est comme prise dans un étau.
J’ai froid.
Ca doit faire des années que je dors tellement je me sens bizarre. Une lumière blanche me brûle les yeux au moment où je les ouvre, et ma migraine se fait plus virulente. En les refermant, j’aperçois une lueur rouge qui filtre à travers mes paupières.
Nouvel essai : très lentement, j’ouvre les yeux. Le monde apparaît tout doucement à travers la barrière de mes cils, les formes se précisent. La lumière est moins blessante et sa puissance diminue encore.
Voilà ce que j’appelle un réveil bien difficile. De mémoire, je n’ai jamais eu de réveil si difficile. En farfouillant plus profondément dans cette mémoire, je m’aperçois d’un fait bien étrange : je ne me rappelle pas m’être couché hier soir. Je mets ça sur le compte d’un cerveau encore dans la mélasse d’un sommeil profond.
C’est étrange, ce lieu ne me dit rien. Je regarde autour de moi. Ce n’est pas ma chambre. Enfin je ne crois pas. Je ne me souviens pas non plus de ma chambre. Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Murs et plafond sont blancs. A ma droite, une machine électronique : les écrans d’un oscilloscope en activité. Juste à côté, un autre appareil : un cylindre de verre dans lequel un sac annelé est couplé à une sorte de ventouse en caoutchouc gris.
Tous ces appareils me rappellent quelque chose mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
En tournant la tête de l’autre côté, je sens quelque chose dans ma bouche. Une sorte de tube qui appuie sur ma langue et m’empêche de la bouger. Il a un goût métallique désagréable.
Si seulement je pouvais le retirer ! Mais je ne sens plus mes mains, pas plus que mes bas et et mes jambes.
Bon Dieu mais que m’arrive-t-il ?
Puis je regarde le plafond, j’essaie de me remémorer ce qui a pu m’arriver, comment j’ai pu en arriver là. Mais rien ne vient. Je ne sais même pas qui je suis. Je ne me souviens plus de mon nom.
J’essaie de m’inventer une vie, de trouver un événement plausible qui aurait pu m’emmener dans cet hôpital. Oui, c’est bien ça : un hôpital. Et je suis branché à un électrocardiogramme et à un respirateur artificiel…
Drôle que je sache ça, mais pas mon nom. Et tout ce que j’ai pu imaginer sur moi ne colle certainement que de loin à la réalité.
Une porte s’ouvre quelque part. Je l’entends seulement puis les pas qui résonnent comme si la pièce était en fait un grand hangar. Un visage se penche soudain au-dessus de moi.
– Bonjour, me lance la voix d’une femme.
Je répondrais si le tube que j’ai dans la bouche ne me l’empêchait pas.
– Ne vous inquiétez pas, reprend l’infirmière d’une voix douce, je pense qu’on va pouvoir vous le retirer maintenant que vous êtes réveillé. Je vais chercher un médecin.
Puis elle me laisse seul. Je ne peux même pas dire que je suis seul avec mes souvenirs car je n’en ai pas.
J’ai terriblement sommeil. C’est étrange car je viens tout juste de me réveiller. Et cette douleur qui ne passe pas !
L’infirmière revient peut-être un quart d’heure plus tard, accompagnée par un homme aux cheveux grisonnants. Maintenant je la vois mieux, elle est blonde, cheveux bouclés, yeux verts.
– Bonjour, je suis le docteur Jack Adams, me balance l’homme, je suis neurochirurgien.
Il saisit mes paupières et les ouvre de force avant de s’amuser à passer une lumière aveuglante devant mon œil droit, puis il fait de même sur l’œil gauche. Il éteint sa lampe, tend un index et me demande de le suivre des yeux. Puis, après quelques examens rapides dont il consigne les résultats sur son carnet, il se décide à me parler.
– Ne vous inquiétez pas, vous êtes tiré d’affaire. Je vais maintenant vous retirer le respirateur pour que vous puissiez parler. Vous comprenez ?
Comment pourrais-je faire autrement, bien sûr que je comprends.
– L’intubateur est assez long, dit l’homme. Vous allez certainement le sentir monter le long de votre gorge.
Puis il m’enlève le morceau de plastique de la bouche. Comme il l’avait prédit, un léger chatouillement remonte ma gorge. Et tout à coup je sens comme une libération, je sens que je respire un peu mieux. Mais je ne peux toujours pas bouger ma langue, elle reste paralysée. Je prends une profonde et douloureuse inspiration sous l’œil attentif du médecin.
– Essayez de parler.
Mes lèvres tremblent, j’ai du mal à les soumettre à ma volonté, je n’arrive pas à refermer la bouche. Je déglutis et j’essai de dire quelques mots, j’ai toujours cet arrière-goût de métal sur la langue laissé par l’embout du respirateur.
Mes paroles ne se limitent qu’à des gargouillis, des râles.
– Ne forcez rien pour l’instant. Vous sortez d’un long coma.
Un coma ?
– Je vais vous poser quelques questions, contentez-vous de faire oui ou non de la tête. Vous comprenez ?
Tel un enfant obéissant je baisse un peu la tête, en gémissant.
– Est-ce que vous vous souvenez de ce qui vous est arrivé ?
Je tourne faiblement la tête à droite puis à gauche en laissant échapper un « Hon ! »
– Est-ce que vous vous souvenez de votre nom ?
Même réponse.
– Est-ce que vous savez où vous êtes ?
Je ferme les yeux puis je regarde autour de moi. Je fixe l’homme dans les yeux.
– Un hôhiga.
La bouche ouverte et la langue collée sur la mâchoire inférieure ne m’autorisent pas à prononcer certaines consonnes, mais c’est quand même mieux qu’un râle.
– Guehuis comhien he hemps ?
– Un peu plus d’un mois, me répond-il. Vous avez eu… un grave accident de la route.
Un grave accident. C’était donc ça.
– Votre cerveau a subi de graves lésions. J’ai retiré un caillot de votre lobe frontal. Pendant un moment, votre cerveau a cessé d’être irrigué ce qui a causé des séquelles dans le centre de la mémoire. Vous comprenez ce que je vous dis ?
J’acquiesce en fermant les yeux.
Il soulève les draps et palpe ma nuque, puis mes épaules et mes dorsaux. Ensuite il manipule mes doigts, les tire en arrière. Je ne sens rien. Il prend le triceps dans le creux d’une de ses mains et l’autre main me plie le bras.
– Est-ce que vous pouvez résister ?
J’essaie…
Sans résultat.
– Est-ce que vous sentez quelque chose ?
Je tourne la tête. Une fois à droite. Une fois à gauche.
Il repose le bras par-dessus la couverture et se penche vers le bas du lit.
– Est-ce que vous sentez la pression que j’exerce sur votre jambe ?
Non, encore une fois.
Je ne sens rien du tout. Je n’ai plus aucune sensation, sauf le froid. J’ai toujours cette affreuse migraine qui se fait lancinante.
J’ai peur.
– Ne vous inquiétez, me dit le docteur. Il est normal que vous ne sentiez pas encore vos membres. Vous sortez d’un état comateux de longue durée suite à un accident de la route. Votre cerveau a été endommagé. Mais vous êtes tiré d’affaire. Vous devriez retrouver l’usage de vos jambes. Vous devriez vous reposer maintenant.
– Vous savez, me dit mon infirmière d’une voix douce quand l’homme est sorti, je ne connais pas un meilleur chirurgien que cet homme. S’il y a un homme qui connaît le cerveau humain c’est bien lui. Il a créé une machine il y a quelques années de ça qui lui permettait de prédire l’avenir en quelque sorte. Elle lui permettait de faire des rêves prémonitoires.
Puis elle se tait et me regarde profondément et mélancoliquement. Je me noie dans ses yeux verts avant de m’endormir, je garde cette vision, espérant que mes rêves n’en soient que plus beaux.
Une dernière pensée fulgure dans mon esprit : l’embout du respirateur, il est en plastique ! Comment se fait-il que j’ai toujours cette sensation de sucer un morceau de métal ? Je ne suis pas sûr de vouloir m’attarder là-dessus maintenant, je poserai la question au docteur Adams demain.
Lentement, je reprends conscience de mon corps. Ma tête est comme prise dans un étau.
J’ai froid.
Ca doit faire des années que je dors tellement je me sens bizarre. Une lumière blanche me brûle les yeux au moment où je les ouvre, et ma migraine se fait plus virulente. En les refermant, j’aperçois une lueur rouge qui filtre à travers mes paupières.
Nouvel essai : très lentement, j’ouvre les yeux. Le monde apparaît tout doucement à travers la barrière de mes cils, les formes se précisent. La lumière est moins blessante et sa puissance diminue encore.
Voilà ce que j’appelle un réveil bien difficile. De mémoire, je n’ai jamais eu de réveil si difficile. En farfouillant plus profondément dans cette mémoire, je m’aperçois d’un fait bien étrange : je ne me rappelle pas m’être couché hier soir. Je mets ça sur le compte d’un cerveau encore dans la mélasse d’un sommeil profond.
C’est étrange, ce lieu ne me dit rien. Je regarde autour de moi. Ce n’est pas ma chambre. Enfin je ne crois pas. Je ne me souviens pas non plus de ma chambre. Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Murs et plafond sont blancs. A ma droite, une machine électronique : les écrans d’un oscilloscope en activité. Juste à côté, un autre appareil : un cylindre de verre dans lequel un sac annelé est couplé à une sorte de ventouse en caoutchouc gris.
Tous ces appareils me rappellent quelque chose mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
En tournant la tête de l’autre côté, je sens quelque chose dans ma bouche. Une sorte de tube qui appuie sur ma langue et m’empêche de la bouger. Il a un goût métallique désagréable.
Si seulement je pouvais le retirer ! Mais je ne sens plus mes mains, pas plus que mes bas et et mes jambes.
Bon Dieu mais que m’arrive-t-il ?
Puis je regarde le plafond, j’essaie de me remémorer ce qui a pu m’arriver, comment j’ai pu en arriver là. Mais rien ne vient. Je ne sais même pas qui je suis. Je ne me souviens plus de mon nom.
J’essaie de m’inventer une vie, de trouver un événement plausible qui aurait pu m’emmener dans cet hôpital. Oui, c’est bien ça : un hôpital. Et je suis branché à un électrocardiogramme et à un respirateur artificiel…
Drôle que je sache ça, mais pas mon nom. Et tout ce que j’ai pu imaginer sur moi ne colle certainement que de loin à la réalité.
Une porte s’ouvre quelque part. Je l’entends seulement puis les pas qui résonnent comme si la pièce était en fait un grand hangar. Un visage se penche soudain au-dessus de moi.
– Bonjour, me lance la voix d’une femme.
Je répondrais si le tube que j’ai dans la bouche ne me l’empêchait pas.
– Ne vous inquiétez pas, reprend l’infirmière d’une voix douce, je pense qu’on va pouvoir vous le retirer maintenant que vous êtes réveillé. Je vais chercher un médecin.
Puis elle me laisse seul. Je ne peux même pas dire que je suis seul avec mes souvenirs car je n’en ai pas.
J’ai terriblement sommeil. C’est étrange car je viens tout juste de me réveiller. Et cette douleur qui ne passe pas !
L’infirmière revient peut-être un quart d’heure plus tard, accompagnée par un homme aux cheveux grisonnants. Maintenant je la vois mieux, elle est blonde, cheveux bouclés, yeux verts.
– Bonjour, je suis le docteur Jack Adams, me balance l’homme, je suis neurochirurgien.
Il saisit mes paupières et les ouvre de force avant de s’amuser à passer une lumière aveuglante devant mon œil droit, puis il fait de même sur l’œil gauche. Il éteint sa lampe, tend un index et me demande de le suivre des yeux. Puis, après quelques examens rapides dont il consigne les résultats sur son carnet, il se décide à me parler.
– Ne vous inquiétez pas, vous êtes tiré d’affaire. Je vais maintenant vous retirer le respirateur pour que vous puissiez parler. Vous comprenez ?
Comment pourrais-je faire autrement, bien sûr que je comprends.
– L’intubateur est assez long, dit l’homme. Vous allez certainement le sentir monter le long de votre gorge.
Puis il m’enlève le morceau de plastique de la bouche. Comme il l’avait prédit, un léger chatouillement remonte ma gorge. Et tout à coup je sens comme une libération, je sens que je respire un peu mieux. Mais je ne peux toujours pas bouger ma langue, elle reste paralysée. Je prends une profonde et douloureuse inspiration sous l’œil attentif du médecin.
– Essayez de parler.
Mes lèvres tremblent, j’ai du mal à les soumettre à ma volonté, je n’arrive pas à refermer la bouche. Je déglutis et j’essai de dire quelques mots, j’ai toujours cet arrière-goût de métal sur la langue laissé par l’embout du respirateur.
Mes paroles ne se limitent qu’à des gargouillis, des râles.
– Ne forcez rien pour l’instant. Vous sortez d’un long coma.
Un coma ?
– Je vais vous poser quelques questions, contentez-vous de faire oui ou non de la tête. Vous comprenez ?
Tel un enfant obéissant je baisse un peu la tête, en gémissant.
– Est-ce que vous vous souvenez de ce qui vous est arrivé ?
Je tourne faiblement la tête à droite puis à gauche en laissant échapper un « Hon ! »
– Est-ce que vous vous souvenez de votre nom ?
Même réponse.
– Est-ce que vous savez où vous êtes ?
Je ferme les yeux puis je regarde autour de moi. Je fixe l’homme dans les yeux.
– Un hôhiga.
La bouche ouverte et la langue collée sur la mâchoire inférieure ne m’autorisent pas à prononcer certaines consonnes, mais c’est quand même mieux qu’un râle.
– Guehuis comhien he hemps ?
– Un peu plus d’un mois, me répond-il. Vous avez eu… un grave accident de la route.
Un grave accident. C’était donc ça.
– Votre cerveau a subi de graves lésions. J’ai retiré un caillot de votre lobe frontal. Pendant un moment, votre cerveau a cessé d’être irrigué ce qui a causé des séquelles dans le centre de la mémoire. Vous comprenez ce que je vous dis ?
J’acquiesce en fermant les yeux.
Il soulève les draps et palpe ma nuque, puis mes épaules et mes dorsaux. Ensuite il manipule mes doigts, les tire en arrière. Je ne sens rien. Il prend le triceps dans le creux d’une de ses mains et l’autre main me plie le bras.
– Est-ce que vous pouvez résister ?
J’essaie…
Sans résultat.
– Est-ce que vous sentez quelque chose ?
Je tourne la tête. Une fois à droite. Une fois à gauche.
Il repose le bras par-dessus la couverture et se penche vers le bas du lit.
– Est-ce que vous sentez la pression que j’exerce sur votre jambe ?
Non, encore une fois.
Je ne sens rien du tout. Je n’ai plus aucune sensation, sauf le froid. J’ai toujours cette affreuse migraine qui se fait lancinante.
J’ai peur.
– Ne vous inquiétez, me dit le docteur. Il est normal que vous ne sentiez pas encore vos membres. Vous sortez d’un état comateux de longue durée suite à un accident de la route. Votre cerveau a été endommagé. Mais vous êtes tiré d’affaire. Vous devriez retrouver l’usage de vos jambes. Vous devriez vous reposer maintenant.
– Vous savez, me dit mon infirmière d’une voix douce quand l’homme est sorti, je ne connais pas un meilleur chirurgien que cet homme. S’il y a un homme qui connaît le cerveau humain c’est bien lui. Il a créé une machine il y a quelques années de ça qui lui permettait de prédire l’avenir en quelque sorte. Elle lui permettait de faire des rêves prémonitoires.
Puis elle se tait et me regarde profondément et mélancoliquement. Je me noie dans ses yeux verts avant de m’endormir, je garde cette vision, espérant que mes rêves n’en soient que plus beaux.
Une dernière pensée fulgure dans mon esprit : l’embout du respirateur, il est en plastique ! Comment se fait-il que j’ai toujours cette sensation de sucer un morceau de métal ? Je ne suis pas sûr de vouloir m’attarder là-dessus maintenant, je poserai la question au docteur Adams demain.
L'inauguration
Voici donc le tout premier message de mes horizons imaginaires.
Je n'ai pas grand chose à dire sauf que j'espère bien avoir le temps de mettre à jour ce blog régulièrement avec des récits amateurs de ma composition ou de petites nouvelles sur mes activités, mes espoirs ou mes avancées.
Et pour commencer, je mets donc en ligne la première partie d'une de mes anciennes nouvelles fantastiques: "Amnésie".
Je n'ai pas grand chose à dire sauf que j'espère bien avoir le temps de mettre à jour ce blog régulièrement avec des récits amateurs de ma composition ou de petites nouvelles sur mes activités, mes espoirs ou mes avancées.
Et pour commencer, je mets donc en ligne la première partie d'une de mes anciennes nouvelles fantastiques: "Amnésie".
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